Juste un poème n° 6

 

 



 

                     Thrène

 

 


Jean-Charles
Vegliante

02/03/2013

                     

 


Jusqu’au noir d’où  /  La source s’entrevoit
 

S. Beckett, Paroles et musique

 

  

Toute lumière enfin éteinte repose
Pauvre corps désert. Comme tu sembles loin
Comme les mains amies désespèrent seules
De t’atteindre ! Au matin froid pourtant – les merles

                                                                                                                                                        27 mars 2011

Prolonger l’avoir-été, affirmer être
Avec ses yeux d’un au-delà, ses musiques,
Le dernier déjà las Bashung, et les mots
Contenus, les débordants, les mécaniques…

 

Des mots ne servent qu’à consentir aux larmes
Qui les encombrent, les dépassent, s’avalent
Dans leur propre origine à quoi pousse et urge
Le profond vivant désir de n’être pas

 

La lanterne folle de Félix Beaujour
S’élève dans la croisée, en pyramide
De chagrin parmi les ailantes, les lierres
Comme un cri. Sous le ciel les partants se courbent

 

Nous les partants, les passants, les promeneurs

                                                                                                                                                        4 avril 2011

– Ils ont vidé la maison. Indélébile
La trace d’un appareil ménager sombre.
L’odeur de cigarette à peine. Dans l’air
Asséché pas un geste. – À qui manque-t-il

 

Bien plus tard, trop, dans un film une pâle ombre
Passante et monstrueuse de son malheur :
Il ne faut pas aimer, il ne faut que perdre
Tombe d’avoir trop retenu son effroi

 

 

 

 

 

  

 

 

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