Hélène Merlin-Kajman

 

15 septembre 2012

 

Morales

 

Nous voici de retour – avec enthousiasme. Osant un manifeste, nous ouvrions ce site il y a un an tout juste. Aujourd’hui, nous reprenons ce voyage placé sous le signe visuel des coques de Jean-Louis Young, et des bergers d’Arcadie et de leur sérénité perplexe, espérant qu’il rassemble de plus en plus de passagers tantôt flâneurs impénitents, tantôt rêveurs éveillés ou penseurs bienveillants. Cela, avec vous tous, de 7 à 107 ans, invités à voguer sur ce site, à nous contacter, écrire pour Transitions, nous rejoindre, nous faire connaître...

Comme cadeau de rentrée, écrit par Francis Goyet pour le thème « Le Contresens » de la rubrique « Intensités », le commentaire alerte, joyeux, polyphonique, d’un tableau de Cranach où il est question de contresens, de beauté, de détour, de vacances, de fleuves, d’amour des mots et d’amour tout court, de recherche et d’enseignement : en résumé, de plaisir et de savoir. De transitions aussi, de trêves et de ponts...

Vous trouverez en outre, comme toutes les semaines, un exergue (cette semaine, il contient une invite à lire La Première Défaite, le très beau livre de Santiago Amigorena, « compagnon » de Transitions que nous avions rencontré en juin 2011) et une réponse à notre questionnaire sur la littérature que vous pouvez remplir en ligne. Dionys del Planey, son très jeune auteur dont nous avons déjà publié une « image », s’y explique avec fougue de sa passion littéraire ; il l’a complété d’une courte nouvelle parodique, « Un succès mineur », publiée dans la rubrique « Juste ». Elle accompagne solidairement notre mouvement en congédiant avec un humour férocement subtil les facilités d’une littérature qui met la transgression à toutes les sauces.

Il est beaucoup question de morale, ces temps derniers : morale littéraire, morale laïque. Les débats sont crispés. Les actes organisent des sauvetages, programment des saluts. En donnant le nom de « Transitions » à notre mouvement, nous avons voulu faire un pas de côté plein d’espoir, et parier sur un nouveau partage du sensible, une nouvelle esthétique et une nouvelle civilité en leur donnant un lieu. Tel est notre horizon, sans chercher pour autant à faire de ce lieu une Arcadie soustraite aux conflits, aux doutes, aux angoisses qui nous assaillent de toute part. Bonne rentrée à tous !