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Hélène Merlin-Kajman

20 avril 2013

 

 Nos rubriques

 

Il arrive que les réponses au questionnaire constituent en fait de vraies contributions à la théorie littéraire, comme aujourd’hui celle de Laurent Susini, maître de conférence à l’université Paris-Sorbonne. Ce n’est pas tant le caractère professionnel des réponses qui les distinguent alors des autres – car elles restent greffées sur une expérience personnelle, parcourues par une sorte de confiance (de frémissement, de vibration) à laquelle nous remercions chacun, ô combien, de s’abandonner - que la précision avertie de leurs développements.

Prélever, dans ces réponses, une phrase, est alors particulièrement arbitraire – il faut tout lire, vraiment ! -. Je le fais cependant, par plaisir : « Certaines œuvres traversent les siècles. Comment l’expliquez-vous ? - Elles ont touché au vrai ».

Ce qui me paraît beau est que ces réponses, vous le voyez, se coulent avec générosité dans la même forme de ce questionnaire auquel chacun peut répondre, auquel des lycéens de quinze ans et des retraités sans qualité ont déjà répondu, sans compter les nombreux anonymes que le choix d’un pseudonyme semble autoriser à parler de littérature sans craindre la censure des « pairs »....

Le questionnaire fournit bien ce que nous cherchions : un lieu commun – sans lieux communs. Car, si nous pouvions craindre la constitution d’une doxa, les réponses révèlent heureusement que chacun se sent libre de se fâcher contre une question...

L’exergue, sur une phrase de Marguerite Duras, de Virginie Huguenin continue l’exploration de cette dernière autour du motif de l’enfance : car peut-être, peu à peu, vous savez reconnaître, dans cet exercice auquel nous croyons et auquel chacun peut contribuer – vraiment, nous vous invitons à vous y essayer, il y va d’un plaisir particulier que nous espérons bien que les lecteurs y trouvent aussi – le style personnel de tel ou tel qui écrit régulièrement dans cette rubrique qui, comme le questionnaire, caractérise en propre Transitions.

Comme la rubrique « Juste », à la vérité ! Aujourd’hui, les photos de Fabien Sfez sollicitent notre réflexion sur la beauté. Je pense en particulier à celle où l’on voit la mer voiler à peine des masses rocheuses inquiétantes – cavernes de l’intérieur – ; et, en bordure de ce rivage engorgé, de dos, une baigneuse au corps un peu lourd. Ce qui est beau dans cette photo, c’est que rien n’y soit sacrifié à la belle forme ; c’est sa vie, ses surgissements, ses angoisses et sa banalité extraordinaire...

 

 

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