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Hélène Merlin-Kajman

22 mars 2014

 

Dons de littérature

 

En lisant, cette semaine, Jean-Paul Faugère qui répond à notre questionnaire sur la littérature, je m’avise que la question « Vous arrive-t-il d’offrir un livre ? » retient rarement mon attention. Mais sa réponse est singulière : « Un livre offert est un plaisir que l’on offre à partager, un lien que l’on construit avec l’auteur ». Elle évoque une sorte de chaîne à laquelle on pense peu : donner un livre dans l’espoir d’en partager la lecture, c’est relancer son propre contact avec l’auteur ; c’est entrer en communication avec un autre lecteur, mais par l’intermédiaire d’un troisième larron, absent – l’auteur. L'économie du don de la littérature ne se révèle-t-elle pas ici à plein ? De même qu’un livre, selon Walter Benjamin, s’agrandit de sa traduction dans une langue étrangère, de même il s’augmente de passer à un troisième lecteur (car je compte l’auteur comme le premier).

C’est quelque chose de ce mouvement que je reconnais dans l’écriture, entre deux langues, entre deux continents, entre deux cultures, de Philippe Henry« Au bord des frontières » : frontières des vies - frontière de la mort.

Les échos, il convient de ne pas trop y appuyer – ce serait triste. Autour d’un poème d’Aragon, « Secousse », l’exergue de Julien Jeusette s’enroule et vibre : « Rebâtir le monde plus beau ne signifiera jamais aplanir l’horreur pour mieux l’oublier, mais bien se donner les moyens d’y vivre malgré tout ».

Le 10 juin 2013 (eh oui, nous sommes en retard...), nous recevions Gérald Sfez, qui a plusieurs fois écrit pour nous. Et discutions de la théorie de l’espace transitionnel chez Jean-François Lyotard, de la part d’enfance irréductible et indomesticable, peut-être même inéducable, que comprend la littérature selon lui...

 

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