Les Chats perdus, chapitre 15

 

Résumé des chapitres précédents

Dans le quartier des Pas perdus (qu’on appelle familièrement « quartier des Chats perdus »), depuis le 14 février de cette année, des fleurs sont déposées mystérieusement chez les uns ou chez les autres. Le premier, Furio Rosso, vieil italien retraité qui habite au dernier étage du 11, rue des Clartés, a découvert des lupins sur sa terrasse de style bouddhiste. Il va porter plainte, et c’est l’inspecteur Malik Fall, mis sur la touche par son supérieur hiérarchique en raison de sa lenteur et de sa rigueur obsessionnelles à mener les affaires, qui se lance dans l’enquête.

Tout l’immeuble est en effervescence. La rumeur circule d’autant plus vite que de nouveaux locataires, Éric Dupont et Ophélie Mesrine, tous deux brocanteurs, ont pendu leur crémaillère en invitant les habitants à la fête. Éric Dupont a aussi convié son ami d’enfance Anselme Frey, vulcanologue et volcanologue qui va bientôt partir en Indonésie - et les chapitres suivants nous feront le suivre là-bas. Kleptomane, il subtilise chez les Dupont-Mesrine un poignard ancien (nous le savons par les mails qu’il envoie et par le « Journal de ses résolutions »). Il est venu à la fête avec sa fille Aglaé, qui fait ainsi connaissance de Lydia Brancart, la fille de la concierge, et de son amie Rosalie. Ces deux dernières habitent l’immeuble et décident d’enquêter sur le mystère.

Le premier lieu où chacun cherche des informations est le magasin de Sarah Madamet, l’ancienne éditrice récemment reconvertie dans les fleurs, fleurs rêvées et fleurs vendues qui lui font souvent vivre une sorte de cauchemar éveillé (chap. 7).

Le chapitre 8 révèle au lecteur qu’en fait, c’est un groupe un peu gauchiste, un peu anar sur les bords, qui agit. Plusieurs de ses membres gèrent la crèche du quartier, fondée par Sacha Prizzi, la narratrice de leur épopée. La petite bande a décidé de remercier de la sorte des personnes choisies pour la manière qu’ils ont eue de « prendre parti » dans leur vie. En « fleurissant leur vie », le groupe veut empêcher que leurs actions ne sombrent dans l’oubli le plus total. Furio Rosso a donc reçu un lupin « pour avoir participé au collectif Arseno Lupino qui avait notamment écrit un livre sur l’éducation des plus jeunes », livre qui a inspiré le projet de crèche à Sacha et ses copines. Et Adélie Brancart, la concierge, va recevoir une gueule de loup pour rendre hommage au premier squat qu’elle a créé avant de devenir concierge, et qui portait ce nom-là.

Le chapitre 9, qui se déroule du côté de Sarah Madamet, quelque part entre sa boutique et ses hantises, a laissé le lecteur sur un mystère daté du 11 mai : « Le petit cattleya landate qu’on a livré ce matin. Je suis certaine qu’il lui manque une fleur. »

Nous allons retrouver cette fleur (ou une autre ?), de la famille des orchidées, au chapitre 10. Le groupe de Sacha profite de l'absence des Dupont-Mesrine pour une action florale dans leur appartement. La cible qu’ils veulent remercier est bien un Eric Dupont - un homme de théâtre important dans la vie des parents de Sacha -, mais celui que le lecteur connaît est son fils. L’erreur découverte in extremis les oblige à annuler l'opération de façon rocambolesque. Pendant l’opération, l’un des membres, Charly, vole lui aussi un poignard chez les Dupont-Mesrine… Par ailleurs, le lendemain, en arrivant à la crèche, une orchidée et un mot les attendent... Est-ce la même ? Qui l’a déposée ? L’énigme est entière.

Pendant ce temps, l’inspecteur Malik Fall, très déprimé et ratiocinant, raconte à son assistant, Kevin Junior comment il mène son enquête, ce qu’il a compris et les hypothèses qu’il fait. Kevin Junior les raconte au commissaire, qui ne retient que l’hypothèse terroriste et décide de mettre deux ou trois autres policiers sur l’enquête (chap. 12).

Depuis le chapitre 11, et encore au chapitre 13, le lecteur lit les mails qu’échangent Lydia et Rosalie : elles sont en train d’élaborer, sur l’affaire des fleurs, des hypothèses encore plus farfelues que celles de Malik, non sans trouver pourtant de bonnes pistes (par exemple, l’existence d’un langage des fleurs qui fonctionne comme le rébus).

Elles ne sont pas les seules : le chapitre 14 nous livre celles d’Adélie Brancart – par ailleurs devenue amie de Furio - et de Sarah Madamet, qui, sans s’être encore concertées (mais Sarah en annonce l’intention), s’interrogent chacune de son côté, avec une interlocutrice privilégiée : qui a déposé les fleurs ? Bruno ? Hassan ? Malik ? Ou sinon, qui ? Elles nous révèlent  au passage que la menace venue du commissaire via Malik devient réelle, même si elles n’en comprennent pas la nature.

Même s’il précise un peu les pistes, le chapitre 15 approfondit encore ces mystères…

 

 

 



Rencontres autour des fleurs

 

Barbara Kadabra

OU

Carlo Brio

François Cornilliat

Florence Dumora

David Kajman

Hélène Merlin-Kajman

Brice Tabeling

07/10/2017

 

 

Hassan s’assoit pendant que je range son manteau à côté de la porte d’entrée. Il a toujours son manteau quand il bouge, même avec ce temps. L’appartement, toutefois, a retenu la fraicheur du matin, quand la lumière et moi nous nous sommes réveillés après une nuit compliquée : ah mes os ! J’ai fermé les fenêtres avant de sortir pour faire la balade que le médecin, ignoble, m’a prescrit malgré le mal aux jambes de plus en plus insistant. Le médecin, et le temps, ignobles.

Hassan était déjà au travail quand j’ai décidé de sortir d’une des ruelles qui débouchent sur la place et de la traverser, en me faisant courage, d’un bout à l’autre, ce qui est mon acte de fidélité à la vie, c’est-à-dire à Rosa et à Estelle, si cet exercice aujourd’hui très douloureux m’aidera à ne pas devenir un problème, une préoccupation et un poids pour elles. Ce ciel, ce matin, si bas, si blanc, est déjà, pour moi au moins, un poids suffisant. Et familier, malgré tout. Je me suis approché, comme toujours, pour lui dire bonjour et échanger quelques mots. Après j’ai continué ma balade, un peu le long du canal, un peu dans les ruelles aux alentours, en revenant vers le quartier j’ai pris le café que je me promets chaque fois à la fin de ces marches matinales, me suis souvenu, à l’improviste, de la fleur qu’Hassan était en train de peindre, je suis retourné le voir, on a recommencé à papoter – il fumait, sa toile était rangée – et je lui ai demandé de me suivre, pour faire quelques pas ensemble et monter chez moi pour papoter où, peut-être, il ferait plus frais. Les fleurs sont en train de se transformer en araignées multicolores, tissant des liens imprévus, à partir des idées qui se filent dans mon cerveau.

Au lieu de feuilleter le journal, ces nouveaux matins j’ai pris l’habitude de feuilleter les fleurs qui se sont succédées sur ma terrasse. Si celui reste le désert que je veux, mon cerveau fleurit des fleurs que je ne veux pas. Je les cueille tous les matins les voyant défiler dans mon esprit, pendant que je me balade parmi les autres chats perdus de cet été qui a commencé à vider la ville et un peu moins le quartier. De ces fleurs sans raison, pour moi, définitive, j’en ai parlé à Rosa, qui n’y a pas prêté attention, a dit ah oui ?, alors il faut aller à la police, parler avec la concierge, ça doit être une blague, mais puis elle s’assoit fatiguée et prend dans ses bras Estelle et la câline et joue avec elle, et moi je me repais en les regardant. Si, en revanche, je parle de mes jambes endolories, ou du souffle qui, parfois, soudainement, me manque, les yeux de Rosa – ses yeux de sa mère où je n’ai jamais été capable de retrouver un peu des miens : mais si, il y en a, disaient les gens – s’écarquillent, je vois le sang lui monter au cou et une ombre passer sur son visage en en changeant la couleur, qui ternit. Parfois, donc, je reste en silence et les regarde jouer et se serrer, j’oublie les fleurs et les douleurs, ou j’oublie d’en parler.

C’est avec Adélie que les choses vont mieux. Elle ne s’inquiète pas pour ma santé, elle me regarde avec ses yeux presque apaisés ces derniers temps, sans que j’aie l’impression qu’elle regarde un vieux, elle me voit et c’est tout. Ses enfants sont sympas, ils m’arrachent des sourires. Adélie a voulu tout savoir des fleurs, mais pas que. Un jour je vais les faire rencontrer, elle et Rosa. Une amie en plus, ça fait pas de mal, je crois, ni à l’une ni à l’autre.

Mais justement avec Adélie j’ai pu parler du banditisme des corolles, comme je l’ai appelé, elle a cligné des yeux, tendrement, quand j’ai dû lui raconter du spectre de Christiane, et c’est grâce à elle, qui a téléchargé un guide aux fleurs, si on a pu retrouver, les jours suivants, le nom et l’espèce d’autres fleurs qui, avec un délai plus long entre elles, ont été déposées, sans que je veille encore, sur ma terrasse. Elle m’écoute, je l’écoute, elle m’a fait part de ses théories et des souvenirs de sa vie passée, un peu lourde, un peu rocambolesque : pour elles, ces types, ces cons !, font un jeu, a-t-elle dit, qui veut renouer le passé au présent, moi je l’écoutais, pendant qu’elle, beaucoup de sérieux dans ses yeux, me racontait ses idées et ses déductions, sans vouloir avoir une image de mon passé qui ne soit brouillard. Mais le brouillard, à mesure de nos rencontres, a voulu, lui, se dissiper, et avec une certaine pudeur, au début, qui était plutôt du malaise (car en lui racontant cet épisode de ma vie engouffré dans une jeunesse qui n’a plus été la même après, après mon émigration), je lui ai parlé de comment élever les enfants à l’école, quelles stratégies adopter, comment faire pour ne pas les perdre, les perdre dans tous les sens. Comment les amener vers l’école – à l’époque c’est un problème majeur –, comment faire en sorte que l’école ne les déforme pas, si tendres, en fonction des intérêts mesquins, comment, comment comment…
Ça s’est fait petit à petit, ça continue, la confiance et un bourgeon d’amitié grandissent. Le matin, quand je sors pour une des balades un peu pénibles, un peu nécessaires, un peu libératoires, souvent elle m’invite prendre un café chez elle. Le médecin, l’ignoble, me dit : M. Rosso, il faut que vous arrêtiez le café, ça ne va pas du tout avec votre hypertension artérielle. Et donc, le soir, si Rosa ne passe pas, je l’invite à monter : je n’aurais pas le courage de boire tout seul la tisane au tilleul qui, apparemment, me ferait tant de bien. Et pendant ces soirs – voilà, j’y pense parce que ça c’est du nouveau, comme un éclair –, on parle, elle me raconte ses trucs, moi un peu des miens, quand on parle des gamins j’essaie de vaincre ma réticence et de lui donner quelques conseils, va savoir si ça sert à quelque chose. Brancart a entrebâillé la porte des choses passées, que le sable a couvertes.

Avec elle, de toute façon, c’est presque devenu mon deuxième café rituel : chez moi, chez Adélie, puis au Thermomètre, avec Francis, avec qui je ne peux pas parler de ce qui arrive à ma terrasse, qu’il ne considère, d’ailleurs, que comme une rêverie inefficace – ses mots. On est des vieux copains, mais ce con maigre comme un chat de gouttière parle seulement politique.

 

— Tu sais ce qu’il a fait, Francis, au café ? je demande à Hassan. 


— Quoi ? 


— Écoute. L’autre jour, il est arrivé au Thermomètre avec une feuille où il avait fait imprimer par son neveu un tableau d’Ingres, Jupiter et Thétis, tu vois ? 


— Oui, oui, très bien. Je l’ai vu au musée, y a des années. Toi ? 


— Non, jamais. Chais pas, c’est moche, non ? La femme, là, on dirait de la pâte à modeler. 


Il rigole en faisant non avec sa tête. La main qui la tient est énorme, tachée de peinture. Il me dit de continuer. 


— Je buvais ma chope, lui la sienne, à côté de moi comme d’hab, et il ricane en me montrant du doigt la feuille posée entre nous, sur le comptoir. Il ricane, et je pense : putain, ce n’est que sa première ! Il sort de sa poche une photo de la tête du nouveau président de la République, qu’il a découpée d’un journal, il la colle sur celle barbue de Jupiter et va accrocher le tableau au mur sous une affiche de la gare du Nord, entre la photo de Chirac sautant le tourniquet du métro et une photo d’Edith Piaf une fleur sur la joue. Il rit comme s’il était tout seul dans les chiottes de chez lui. Le lendemain, Jean-Paul, le proprio, l’a décrochée. Francis était furibond, menaçait de n’y plus mettre pied, je m’amusais à sa colère. On aurait dit un chat rageur. Quand lui est allé protester, en criant qu’il était le client le plus ancien.... 


—Il était déjà au café quand je suis rentré la première fois. Il semblait une statue, immobile, gris, les yeux collés à la télévision. Vieux comme la tapisserie du café... pardon ! 


— Mais c’est ça ! Et c’est comme ça que je le vois les trois quarts du temps ! Il commence à parler à quelqu’un quand le fiel lui a bien rempli le foie. 


— De toute façon, quand il a commencé à gueuler « je suis le client le plus ancien ici », Jean-Paul lui a indiqué l’arrière du café, tu sais, à côté des toilettes, où il a ouvert une autre salle minuscule, style pub, pour les jeunes, dit lui, il y a deux tables de billard presque collées l’une à l’autre, et les fléchettes. J’ai suivi Francis : comment perdre le spectacle de ses grimaces ! Son œuvre d’art – parce que je ne t’ai pas dit qu’il en était fier – était accrochée à la cible. Maintenant, quand il ne regarde pas les infos, ou n’est pas en train de pisser, je le retrouve dans la petite salle en train de regarder les gens trouer son collage à force de fléchettes, et s’il n’y a personne, il s’y essaie, plein de satisfaction. Et il a confié à Jean-Paul une centaine de photocopies de son collage, pour le changer quand il est complètement déchiré. 


— Ça c’est du Francis ! 


— Mais, tu vois, avec lui, inutile de parler d’autre chose. Cette terrasse, Hassan, doit rester désertique. 


— Ouais, je vois, mais tu ne veux pas que je te fasse un paysage du désert, jamais. 


— Ça c’est autre chose, le désert est là-dehors, je veux que tu peignes ce que tu veux, que tu continues à faire ce que tu fais. Pourquoi est-ce que tu ne peins pas, je dis ça comme ça, 
hein…

— …un match de boxe ! Tu me le dis tous les trois jours... 


— Ce serait merveilleux. Et en plus, si c’est toi le peintre. 


— C’est difficile. 


— Hmmm 


— C’est compliqué. Comment puis-je peindre, si mes yeux se mouillent devant la toile ? 


— Ehm... – Quoi répondre à ça ? 


— À Adélie j’ai fait un tableau. Quand elle sourit elle me fait penser à une fleur qui s’ouvre... 


— Oh putain Hassan, toi aussi tu me parles de fleurs, maintenant ! – En effet, c’était moi qui voulais lui en parler, mais évidemment ces fleurs sont partout, comme dans la bouche de Christiane dans mes rêves – Mais bon, oui, elle m’a dit, elle savait pas que t’étais un ami. Bah, ces fleurs sont partout ! 


— Je les ai retrouvées à côté de moi, hier, un bouquet, quand je me suis réveillé... 


— Quoi ? Ah mais c’est leur jeu ça. Tu t’endors et pouff ! On t’apporte une fleur ! 


— Ouais, un bouquet, pour moi – Et ses yeux brillent. 


— Naa, mais je suis presque jaloux là : j’en trouve une, deux, et c’est tout. 


— J’avais fait un rêve magnifique l’autre nuit, et au réveil le grand bouquet était là. 


— Et on n’est pas morts ! 


— Eheheheh, pas du tout, pas du tout ! 


— Tu vois ? Ils sont des cons ! Ils croyaient que t’étais mort ou quoi ? Bah, Adélie a ses théories, je ne vais pas faire le con non plus, on verra.


Hassan garde son visage tranquille et souriant, je dois l’amuser comme Francis m’amuse. Moi aussi alors je dois ressembler à un chat enragé, Jésus !

 

*

*   *

 

La boule à une rayure s’écrasa entre la boule à trois rayures et la boule à quatre rayures, les envoyant rouler à plusieurs dizaines de centimètres du cochonnet. Vincent esquissa un sourire, et j’échangeai un regard peiné avec Mona. On était bel et bien en train de se prendre une raclée. Charly, qui jouait avec Vincent, en rajouta une couche :

— Dans la vie, il y a ceux qui gagnent, et ceux qui perdent.

— Je suis vraiment super contente que vous fassiez une belle équipe, dis-je en buvant une gorgée de bière. Parce que je suis justement chargée de vous annoncer qu’on a réussi à trancher, par rapport à votre sanction…

Charly fit semblant de blêmir et se mit à genou face à moi :

— Ayez pitié, maître ! hurla-t-il.

Les gens autour nous jetèrent des regards amusés. Le soleil de fin d’après-midi se reflétait sur le canal, et trois jeunes lascars osaient même la baignade. Depuis que la mairie avait « lavé » cette eau, les Parisiens osaient s’y jeter comme si c’était une rivière des Cévennes. J’avais du mal à franchir le cap.

— Relevez-vous, sujet, dis-je. Selon l’ordonnance du groupe autogéré populaire mixte secret, je vais vous communiquer la sentence. Vincent, pour avoir outrepassé ton pouvoir de sorcier des communication, et Charly, pour avoir subtilisé une dague à un couple de nobles innocents, nous vous condamnons à utiliser votre prochain week-end et tous les RTT que vous avez en stock pour un chantier en électricité, coffrage et enduit de terre sur les murs au troisième étage de la crèche. J’ai dit !

Les deux me regardèrent avec des grands yeux.

— Heu… T’es sérieuse là ? On peut pas plutôt faire notre autocritique au Parti et on n’en parle plus ?

— Non camarade, fis-je, ces techniques ont été jugées archaïques et pesantes par le Parti. Désolé.

Je regardai l’heure.

— Bon, on a une mission nous…

Mona acquiesça.

— On vous laisse discuter enduit les gars.

— C’est ça bonne pyjama party ouais… grogna Charly.

Vincent, impassible, ne disait rien. Je me dis qu’il essayait de localiser dans son cerveau la zone où il avait stocké ses bases en électricité et en bricolage.

On se mit en route avec Mona. Je cherchai sans succès à croiser le regard d’un type assis sur un banc qui nous avait regardés jouer pendant deux heures. On aurait dit Atlas portant sur les épaules le monde et les gamberges qui vont avec, l’air de cogiter sec mais avec beaucoup de douceur dans les yeux… Je me dis que ce type, assurément, devait être élagueur. J’aimais rêver les vies imaginaires des gens que je ne reverrais probablement jamais.

 

 

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