Abécédaire

 
Lumière n° 4
 
 


Julie Richen

21/03/2015

Élément chimique et physique issu de l’électricité, ou élément naturel généré par le soleil ou une combustion (feu, bougie), et qui éclaire. Elle est l’ennemie de l’ombre, de l’obscurité ; luttant inlassablement dans un corps à corps sensuel avec le noir jaloux qui accapare ses rayons, elle lui préfère sans doute le blanc, qui, confiant, la fait resplendir en la réfléchissant.
La lumière est communément associée à la pureté, à la vérité. Et peut se montrer brutale lorsqu'elle est crue, violente et blafarde chez un arracheur de dents. Plus fréquemment, on l'implore de se révéler lorsque la nuit devient terrifiante. Souvent douce, elle sait aussi se faire clémente, et même caressante au coucher du Soleil, après quoi elle inaugure les festivités nocturnes. C’est bien à la nuit tombée que les fêtes nationales, municipales, les fêtes de toutes et tous, en se parant de mille feux, d’artifices ou de Bengale, nous émerveillent.
« Mettre en lumière » revient à mettre en évidence une idée pour la rendre intelligible, compréhensible par des esprits prisonniers de l’ombre. Pourtant certains le demeurent, « ce ne sont pas des lumières. » Il apparaît donc que le terme désigne, par métaphore, la finesse d’un esprit éclairé. Celui, par exemple, de la fin du XVIIIe siècle, seul à même de tirer la France de l’obscurité et l’obscurantisme dans lequel le déclin du Roi Soleil aurait plongé la France ? Le XVIIIe siècle devient alors et demeurera pour la postérité, « le siècle des Lumières ».
Ces penseurs sont aujourd’hui encore considérés comme les flambeaux de la laïcité dont l’idée commença à poindre parmi le brasier du droit revendiqué à l'athéisme. Lumières contre lumière ? Car le terme « lumière » est aussi employé par le croyant pour caractériser la sagesse divine, celle qui vient des cieux, d’au-dessus. Lumières contre les illuminés, du moins.
Finalement, de l’enfant effrayé aux intellectuels, en passant par les croyants, chacun souhaite s’approprier cette lumière. Mais se l’approprier, comme tenter de la définir, c’est risquer de la soumettre à un prisme réducteur.

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