Hélène Merlin-Kajman

10 novembre 2012

Intransigeance

 

Guillaume Sirdesei n’aime pas beaucoup ses contemporains (voire pas du tout) et a des idées bien arrêtées sur la chose littéraire, nous rappelant ainsi que l’amour de la littérature ne rend pas forcément bienveillant, qu’il peut même enclore un monde, fermer au monde et non ouvrir, comme on l’entend trop souvent affirmer.

Si nous devions discuter, question par question, ses réponses à notre questionnaire sur la littérature, sans doute ne tomberions-nous pas souvent d’accord avec lui, à Transitions. Par exemple, nous aimons beaucoup les comptines et les jeux de mots, l’enfance et l’adolescence, même « attardée » ; la chanson, la BD, le roman policier ; nous nous partageons sur le rap (Cf. notre rencontre avec Bettina Ghio), mais nous sommes tous prêts à « perdre du temps » à discuter de la question de savoir s’il peut relever de la littérature ; etc.

Mais nous ne publions pas les réponses au questionnaire pour nous faire plaisir (même si nous nous faisons plaisir en les publiant, et même parfois très plaisir...). Bienvenue à une réponse au style si opposé au ton dialogique que nous cherchons à promouvoir sur ce site !

Effet de hasard, l’exergue de Florence Magnot commente précisément cette semaine une citation du sociologue Zygmunt Bauman proposant une éthique de l’incertitude. Elle conclut sur une pointe – un jeu de mots - « la transition, entendue comme le contraire de l'intransigeance. »

Attention, ce rapprochement ne doit pas nous faire tomber dans l’antithèse édifiante : les dieux nous préservent de l’édification ! Amis lecteurs, n’hésitez pas à nous signaler tout manquement à cette exigence...

Joueur et sérieux, un texte de François-Ronan Dubois explore les effets de sens de l’attribution expérimentale d’un texte à un autre auteur que celui qui l’a réellement écrit, de préférence d’une autre époque que celle à laquelle appartient ce texte : la démarche herméneutique n’en perd pas selon lui toute pertinence.

Voici encore une matière à discussion. Ce qui est certain, c’est que la question du contresens suscite des positions radicalement opposées...