Abécédaire

 
 Divin
 
 


Nathalie Kremer

13/12/2014

 

Le divin, Platon nous le montre sur la fresque de Raphaël : le philosophe est aux côtés de son disciple, et pointe le doigt vers le ciel, tandis qu’Aristote indique la terre. On voit alors les visiteurs montrer du doigt ce Platon, là-haut, qui ne cesse de nous indiquer l’autre là-haut, l’invisible, ce céleste si loin de l’ici-bas. Le divin est toujours haut, très haut, et nous tord le cou.

Au Moyen Âge, le divin est or : le fond des icônes nous le rappelle, il est l’or du paradis. Or ensanglanté de convoitises et de guerres, or immortel qui exige le sacrifice de notre mortalité.

Céleste et doré : et rond aussi. Les basiliques sont construites selon la symbolique du cercle, le divin étant représenté par la coupole ronde, qui n’a ni début ni fin. Il englobe l’homme, inscrit dans l’histoire avec son début et sa fin, l’homme si fini, si mortel, si gaffeur. L’homme, c’est le divin défiguré.

Et la partie ange de la bête d’homme que nous sommes sait reconnaître le divin, quand de là-haut il descend sur terre : un bon vin est divin, comme un beau voyage, un livre réussi : comme le merveilleux avoisinant au sublime, à l’unique. Alors il n’y a plus à lever la tête jusqu’au torticolis : le divin est à portée de tous, il est notre mortalité.

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