Abécédaire

 
 Bibelot
 
 

Hélène Merlin-Kajman

19/09/2015

- Définir « bibelot » ? Ce n’est pas sérieux !

- Non, pas très. Pourtant, il y en a de très beaux. Prenez par exemple les délicieux animaux en jade de l’époque Ming, ou bien les figurines de dieux égyptiens, ou encore les minuscules voiliers en ivoire dont aucun détail ne manque, sans parler de ceux qui sont glissés dans des bouteilles elles-mêmes parfois si petites. La capacité de l’être humain à miniaturiser les objets du réel n’est-elle pas fascinante ? Et puis, le mot lui-même ! Son origine est inconnue. Je ne saurais dire : mais quand je le prononce, j’entends « bébé », j’entends un balbutiement d’enfant, un gazouillis, une légère accumulation de sons insignifiants. Au XVIIe siècle, on dit « bimbelot », et il signifie « petit jouet d’enfant comme poupée, moulinet, carrosse, ou autre petite machine de carte ou de bois qui est propre à réjouir les enfants » (Furetière). Vous entendez cette série babillante de labiales ? On dirait que le mot lui-même est une sorte de colifichet du langage...

- Attendez, attendez... « Une sorte de colifichet du langage »... Vous... vous ... osez ? Comme ça, comme si de rien n’était ?

- Je vous choque ?

- Un peu, oui. N’importe qui y aura pensé tout de suite... D’accord, vous avez tiré une définition potable de ce mot parfaitement vain – si on peut appeler ça une définition. Mais quand même, ne faites pas comme si vous ne saviez pas qu’il n’y en a qu’un qui nous intéresse vraiment, nous élance, nous transporte...

- Vous voulez dire, l’aboli ?

- Évidemment !

- Ma foi, malgré tout le respect que je lui dois et tout le plaisir qu’il me donne, je l’avais abandonné à son abolition...

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